Jusqu'au 5 février prochain, l'espace culturel Victor Jara à Soignies accueille une exposition consacrée à l'entreprise Durobor. Cette gobeleterie a en effet profondément marqué l'histoire de Soignies et des Sonégiens. Et même si l'histoire de Durobor s'est douloureusement terminée, l'attachement à ce fleuron hennuyer n'en reste pas moins très important. Audrey Decroës et Carlo Schirosi ont assisté au vernissage vendredi soir.
C’est en privilégiés, quelques dizaines de minutes avant le vernissage officiel que nous découvrons « Durobor, du verre et des hommes ». Une exposition imaginée par le Centre culturel de Soignies, aidée en cela par de nombreux partenaires pour qu'au-delà du patrimoine d'une entreprise, ce soit surtout l'humain derrière celui-ci qui soit raconté.
« Parce que c'est l'humain qui a fait toute une série de découvertes, qui a fait des innovations dans le design. Mais il y avait aussi une vie sociale et culturelle et sportive au sein de Durobor qui nous semblait intéressant de montrer du doigt pour garder un peu la mémoire du nom d'une entreprise qui a forgé une partie de la cité ou du moins l'identité de tout le quartier des carrières » explique Pierre Duquesne, le directeur du Centre Culturel de Soignies.
Qui n'a pas chez lui un verre Durobor ? Cette question à elle seule traduit la place que la gobeleterie sonégienne a occupé dans notre quotidien au cours de ses quelque nonante années d'existence. Dès lors, au fil des quatre parties qui composent l'exposition, impossible de ne pas apprécier les découvertes proposées tant elles semblent, pour certaines, familières.
« Ce qu'on voulait aussi montrer dans cette exposition, c'est toute une série d'anecdotes, comme un biberon qui a été fabriqué par l'entreprise, que je trouve une pièce assez emblématique. Il y a le verre de James Bond qui boit son martini dans un verre Durobor. Donc ça a contribué à l'histoire, à la renommée de l'entreprise, mais aussi à la renommée de la ville de Soignies » présente Pierre Duquesne.
Et les premiers visiteurs de l'exposition, en ce jour de vernissage, ce sont notamment des anciens de Durobor. Des travailleurs qui se retrouvent non sans une certaine émotion.
« Plein d'émotion quand je revois les machines. Je n'ai pas encore pu tout voir mais plein de souvenirs qui remontent » explique Eric Dal, un ancien travailleur chez Durobor.
Certains ont d'ailleurs participé à l'élaboration de l'événement. Des témoignages sont ainsi diffusés au cœur de l'exposition. Histoires et anecdotes, levant encore plus le voile sur cette entreprise décidément pas comme les autres.
« C'est surtout aussi pour mon père qui a travaillé 42, 40 ans à Durobor aussi. Et quand j'ai entendu parler du projet, je peux vous dire qu'on a participé » ajoute Eric Dal.
D'autres, par contre, sont présents mais n'ont pas désiré apporter leur vécu. La fin de l'histoire ayant sans aucun doute laissé un goût trop amer.
« La plaie est restée béante par rapport à la fermeture de l'entreprise. Il y a des travailleurs qui se sont sentis trahis, etc. Et puis c'est toute une vie. Ce sont des familles qui ont été quasiment brisées avec les pertes d'emplois que cela représentait » conclut Pierre Duquesne.
‘Durobor, du verre et des hommes’ est à découvrir jusqu'au 5 février prochain. Trois visites guidées sont d'ailleurs proposées sous réservation. Toutes les informations sont disponibles sur le site de la ville de Soignies.