The Workers Cup, c'est le titre d'un documentaire tourné en 2017 au Qatar. Sur fond de tournoi sportif entre travailleurs, le réalisateur y dénonce les conditions de travail des immigrés engagés au Qatar pour la construction des infrastructures de cette coupe du monde 2022 de football. Le film sera projeté demain, mercredi, au centre culturel de Soignies en présence de bénévoles d'Amnesty International.
A quelques jours de la coupe du monde de football, la diffusion de ce documentaire dénonçant les conditions de travail désastreuses dans lesquelles le Qatar a construit ses infrastructures est un acte évidemment symbolique et politique, c'est aussi et surtout un acte de sensibilisation.Pierre Duquesne, directeur du Centre culturel de Soignies :
"Comme l'éducation permanente est au cœur du travail des centres culturels, il nous semblait évident de parler de ce sujet et de sensibiliser le grand public à ce qui se trame là bas, au Qatar, et surtout sur l'envers du décor de cette grande fête du foot, de ce plus grand événement mondial sportif. Mais de savoir que derrière, derrière cela, il y a des tragédies humaines"
Sur fond de compétition sportive aux allures sympathiques, le film dévoile les conditions de travail et de vie inhumaines imposées aux ouvriers de la coupe du monde. Pierre Duquesne :
"Il y a une réalité de travailleurs là bas qui n'est pas très belle à voir parce qu'ils vivent dans des chantiers mais qui sont des prisons il faut le dire. Ce sont des camps de travail. Et ce film le montre fort bien avec effectivement ce prétexte du tournoi de foot qui est finalement anecdotique par rapport à la réalité du terrain."
La réalité sur le terrain c'est aussi ce système inédit de parrainage des travailleurs dénoncé également par Amnesty International. Claire Kuneben, représentante du groupe local d'Amnesty International :
"Ce système de parrainage qui s'appelle la "kafala". C'est quelqu'un, un Qatari, qui va parrainer un travailleur étranger : il va avoir sur lui tous les droits. Donc ce sera lui qui sera son parrain et son employeur. Ce sera également lui souvent qui sera son logeur. Et donc il y a parfois des confiscations de passeport. Et ces personnes sont parfois empêchées de retourner dans leur pays."
Aujourd'hui, selon The Gardian, 6500 migrants sont morts sur les chantiers de la coupe du monde. Amnesty réclame une indemnisation pour les victimes et les familles de victimes à la hauteur des primes qui seront versées aux sportifs, à savoir 420 millions d'euros. Un chiffre qui ne sera jamais assez élevé pour éveiller et changer les mentalités.
Th. Catteau