Installé sur le zoning de Strépy-Bracquegnies depuis 2017, la boulangerie Copains emploie cinquante personnes. Ils produisent et distribuent du pain 100% belge. Avec un chiffre d'affaires de plus de dix millions d'euros, ils s'inscrivent dans une logique d'économie circulaire. On privilégie les circuits courts, la réutilisation et le recyclage. Leur dernière idée: produire un pain "regénératif". Mais pour cela, il faut changer toute la filière. De quoi s'agit-il?
Chaque jour et chaque nuit, entre 10 et 12.000 pains de 70 sortes différents sortent des ateliers de l'entreprise Copains. Cette entreprise qui travaille à la fois pour la grande distribution et les collectivités souhaite un projet pilote en agriculture regénérative à portée régionale. Et donc créer un produit qui n'existe pas encore: un pain "regénératif".
"Aujourd'hui, nous faisons du pain avec du froment qui vient de Belgique. Demain, l'objectif est de pousser l'écart encore plus loin. Toujours avec la grande distribution, nous voulons proposer pain issu de l'agriculture bio-regénérative. Le sol agricole est un capital très important. Si nous ne le faisons pas, nous mettons les générations futures en péril" argumente Olivier De Cartier, CEO de la boulangerie Copains.
C'est toute la filière de production qu'il faudrait changer. Du consommateur qui accepterait de payer son pain un tout petit peu plus cher, du boulanger industriel qui ne travaillerait qu'avec cette farine là jusqu'à l'agriculteur qui devrait changer ses méthodes de production. Et donc arrêter la monoculture.
"C'est possible. Il y a des agriculteurs pionniers qui le démontrent. Ils ont des rendements qui sont tout à fait acceptables sur des hectares de céréales. Il faut maintenant pouvoir le démontrer dans tout un processus de filière" soutient Clotilde De Montpellier, présidente de "Farm for Good".
Réaliste ce pain "regénératif"? Ou bien douce utopie? Cette filière ne serait intéressante qu'à partir d'un certain volume de production., il faudrait un coup de pouce des pouvoirs publics. L'intercommunale IDEA s'est engagée à challenger le modèle. La région wallonne pourrait intervenir dans le cadre du plan de relance.
"Aujourd'hui, nous produisons beaucoup de céréales. Mais nous en importons aussi beaucoup. L'idée est de pouvoir soutenir la filière locale pour la production de pains. Nous souhaitons soutenir la transition environnementale en agriculture" affirme Céline Tellier (Ecolo), Ministre wallonne de l'Environnement.
L'entreprise copains subit l'augmentation des prix de l'énergie. Mais se dit prête à relever le défi, celui de produire un pain "regénératif".
Denis COLETTE