Avec l'augmentation du prix de l'essence certaines personnes envisagent d'abandonner l'automobile au profit du vélo. Quand c'est possible, l'utilisation d'un deux roues non-motorisés est tout à fait avantageux. Nous avons rencontré un habitant de Strépy qui a franchi le pas il y a quelques mois. Pourquoi ce changement? Comment organise-t-il ses déplacements domicile-travail? Est-ce dangereux d'utiliser son vélo. Nous l'avons suivi pendant toute une matinée.
Chaque matin, le plus souvent possible et pratiquement par tous les temps, Maurice prépare ses affaires de cyclistes au quotidien. Un casque, une veste adaptée, des fontes. Et c'est parti. Ce professeur de morale à l'IPES et à l'Athénée Provincial de La Louvière a changé de mobilité il y a quelques mois.
" Il est temps de changer de modèle de société. Cela a-t-il encore du sens de prendre une voiture pour faire cinq kilomètres? Bien entendu, on a besoin de l'automobile pour certaines choses. Comme faire des courses importantes. En utilisant le vélo, on devient très rationnel, sur ce que l'on prend avec soi. On arrive sur son lieu de travail dans un autre état d'esprit. Quand le litre d'essence sera à 5€, peut-être que les gens comprendront" nous affirme Maurice Medici, cycliste au quotidien.
Son parcours, l'emmène de Strépy à La Louvière. Quitte à faire quelques kilomètres de plus sur son vélo à assistance électrique, Maurice choisit un itinéraire le plus sécurisé et cyclable possible.
"Cela m'a pris un certain temps mais il faut trouver son parcours idéal, en toute sécurité. Malheureusement, pour certains automobilistes, les cyclistes ne sont pas les bienvenus. Parfois, on se fait de petites frayeurs"
Notre cycliste au quotidien emprunte des chemins de campagne, des pré Ravels, des pistes cyclables suggérées et même un carrefour dangereux mais aménager pour les vélos. Pour traverser la nationale entre Trivières et Saint Vaast. Ceci ne l'arrête pas. Il positive son trajet.
"En se déplaçant à vélo, on porte un autre regard sur son lieu de vie. Je pense que les gens ont oublié à quelle point notre région est belle" sourit Maurice Medici.
Huit kilomètres plus loin et 20 minutes plus tard. Notre professeur arrive à l'école devant le regard parfois surpris de certains élèves.
"Ils sont étonnés de voir quelqu'un qui utilise son vélo pour venir. Il n'y a pas longtemps, un élève m'a demandé si j'étais pauvre parce que je roulais à vélo. Je lui ai expliqué que c'était un choix de vie et de mobilité".
La mobilité cyclable au quotidien: certains franchissent le pas. Signalons que la région wallonne octroie des primes à l'achat d'un nouveau vélo. Dans le cadre des déplacements domicile travail. A ceux qui affirment que ce n'est pas possible, Maurice répond simplement: essayez.
Denis COLETTE