En ces périodes plus froides l'année, l'une des sources d'inquiétudes pourrait être l'approvisionnement en eau. On le sait, le gel a déjà eu, à La Louvière notamment, des conséquences graves sur le réseau des canalisations. Face à ces situations, la société wallonne des eaux a mis en place plusieurs stratégies afin que part tous temps une alimentation minimum soit assurée. Audrey Decroës, Manuela Pintus et Yvan Duc.
9 h du matin. Grand-Rue à Morlanwelz, les ouvriers fontainiers de la SWDE entrent en action. Il est ici question d'un chantier de réparation, Un écoulement d'eau faisant partie des quelque 90% de fuites qui pourraient passer totalement inaperçues. Et donc avant qu'elles n'entraînent de gros dégâts, une intervention rapide est exécutée. Chose rendue possible depuis 2018.
« Depuis quelques années, nous avons déployé une stratégie de recherche fuites sur notre réseau qui permet, en réalité, en mesurant les écoulements dans des zones qui font 10 à 15 kilomètres, on peut détecter des écoulements anormaux qui sont des suspicions de fuite. Alors, on met en œuvre une stratégie de recherche qui permet en 24 ou 48 h de détecter l'endroit précis ou la fuite se trouve » explique Benoît Moulin, le responsable de la Communication SWDE.
Avec 40 000 kilomètres de canalisations, ce type de fuites est évidemment récurrent. Une période de gel prolongé peut, en partie, expliquer leur apparition, mais c'est plutôt la somme de plusieurs éléments qui entraîne les incidents.
« Les conduites de distribution sont des matériaux extrêmement solides et extrêmement rigides et qui donc peuvent subir des dégâts lorsqu'il y a des mouvements de terrain. Les mouvements de terrain, c'est le gel et le dégel. Le sol bouge un peu. C'est également et pour les mêmes raisons, la sécheresse. Le sol se contracte et puis se dilate. Et puis nous sommes dans une rue qui est assez fréquentée et pavée. Ce sont les vibrations. Et quand vous accumulez tous ces éléments à un moment, il y a peut-être des petites fissures qui deviennent de plus en plus grandes dans les conduites et alors qui génèrent des fuites » ajoute le responsable de la Communication.
Cette stratégie de recherche, de fuite et l'intervention rapide qui en découle renforcent la durabilité du réseau. Sans compter les 100 millions d'euros annuels également consacrés au remplacement des canalisations trop vétustes. Toutefois, certaines réalités ont poussé la SWDE à encore plus de vigilance. Les Louviérois ont sans doute encore en mémoire l'hiver 2009.
« Si on prend la situation de La Louvière par exemple. Vous faisiez allusion à la crise de 2009. Eh bien, La Louvière, désormais, est reliée à la station de traitement et de production d'eau potable d'Ecaussinnes. Depuis Écaussinnes, on peut donc apporter jusqu'à 30 % de la consommation normale de La Louvière, de telle sorte que s'il y a un incident sur les sources normales de l'alimentation de La Louvière, eh bien il y a un plan B. Ce principe-là, en fait, on est en train de le déployer sur l'ensemble du territoire wallon » conclut Benoît Moulin.
À Morlanwelz, la fuite a été localisée en quelques dizaines de minutes. Selon les ouvriers fontainiers, il s'agit ici d'une petite fuite qu'ils auront vite fait de réparer. Températures froides ou non, météo clémente ou non, le travail est accompli. Les gestes sont sûrs pour un approvisionnement en eau garanti.