La semaine dernière, le Gouvernement Wallon a validé la procédure de révision du plan de secteur concernant la future installation de la Boucle du Hainaut. Soit cette ligne à Très Haute Tension. Une première étape dans ce projet porté par Elia. Depuis les réactions ont été nombreuses. Mais qu'en pensent certains riverains. A Horrues, à proximité du futur probable tracé, nous en avons rencontré quelques uns. Ils se disent déçu mais continuent la mobilisation
Déçu. Le sentiment de ne pas avoir été entendu par le gouvernement wallon après 22 000 courriers envoyés et la mobilisation des quatorze bourgmestres des communes impactées. Ces riverains de la future probable ligne à très haute tension de la boucle du Hainaut ne lâcheront pas le dossier.
"C'est une réaction de déception dans un premier temps, puisqu'on n'a pas été entendus. C'est aussi un sentiment de frustration également puisque qu'on pensait quand même avoir des arguments valables dans notre poche pour faire réagir un tant soit peu le ministre Borsus" nous explique Olivier Trigallez, riverain de la probable future Boucle du Hainaut.
D'après eux, les arguments concernant les incidences sur la santé humaine, sur le bétail, sur l'environnement, sur la dégradation du paysage, tout cela a été balayé.
"Alors effectivement, on peut jouer sur les mots. Il n'y a pas de preuve scientifique de la nocivité de ce type d'installation. Mais parallèlement, on peut quand même repérer toute une série de liens statistiques qui tendrait quand même à démontrer que ce type d'installation a clairement un impact sur l'environnement, sur la faune, sur la flore, sur la santé humaine" poursuit Olivier Trigallez.
Les riverains s'en défendent. Leur combat n'a rien à voir avec le syndrome Nimby. Ils sont bien conscients que l'électricité produite par l'éolien offshore devrait être transportée. Mais une autre solution existe l'enfouissement en courant continu de toute la ligne: de la mer jusqu'à Courcelles.
"Sur le sous-terrain continu, cela semble peu probable si Ventilus ne joue pas le même jeu. Il faudrait que toute la section entre la mer du Nord et Courcelles soit enterrée pour que cette technologie ait une chance d'aboutir. Maintenant, si on parle juste de la boucle du Hainaut, sur les 85 kilomètres qui nous concerne ici, en théorie, une partie en courant alternatif, ça n'a strictement aucun intérêt pour nous puisque les conséquences seraient encore plus fâcheuses d'un point de vue de l'intensité du champ électromagnétique".
La porte ouverte du gouvernement wallon.Revoir la méthodologie du tracé provisoire. Ce dernier pourrait il changer? Les riverains n'y croient pas.
"Le couloir est arrêté. Provisoire ou pas? Je ne vois pas pourquoi en deux ans et demi, on n'a pas réussi avec les citoyens, avec les bourgmestres qui nous accompagnent derrière, avec les entités intercommunales,... On n'a pas réussi à faire changer d'avis. Ni Mr Borsus ni Elia. Je ne vois pas pourquoi, en un an et avec avec une étude d'incidences, on arriverait à changer radicalement le projet" conclut Olivier Trigallez.
Autre crainte des riverains: que ces couloirs de réservation de 200 mètres de large puissent à terme, accueillir deux lignes à très haute tension plutôt qu'une. Malgré ce premier pas des autorités, la mobilisation continue.
Denis COLETTE