Didier Michel, le patron de Michel Logistics SA et de la SA Transports Fernand Michel (TFM), devra comparaître devant le tribunal correctionnel de Charleroi fin novembre. Selon la justice, la société slovaque Milo Slovak Road Sro dont il est actionnaire lui permettrait l’économie illicite de coûts sociaux. L'intéressé conteste en bloc les soupçons portés sur lui.
Selon nos confrères de Sudinfo, l’homme est notamment soupçonné de fraude, de blanchiment d’argent et de direction d’organisation criminelle, de non-paiement de cotisations sociales, voire même de traite d’êtres humains. D’après les enquêteurs d’un dossier ouvert il y a plusieurs années, la société slovaque dont il est actionnaire ne serait qu’une structure destinée à permettre l’économie illicite de coûts sociaux.
Dans leurs pages, Sudinfo précise que Didier Michel aurait maintenu cette structure après un contrôle de l’Inspection sociale des impôts (ISI) de 2014 qui avait mis en évidence son caractère totalement fictif. Il aurait également fait en sorte que les données permettant le traçage des chauffeurs et des camions mises au nom de la société slovaque ne soient conservées que temporairement.
Le parquet fédéral a demandé le renvoi en correctionnelle de Didier Michel et de sa femme, qui est également fondatrice et administratrice de la société slovaque. Les deux enfants du couple sont également mentionnés.
La directrice des ressources humaines de TFM, qui assurait la supervision comptable et était renseignée comme personne de contact pour le recrutement des chauffeurs du Payroll de la société slovaque, aura également à se justifier. Elle aurait eu accès à toutes les données.
Les sociétés TFM et Michel Logistics font aussi partie des prévenus en tant que « personnes morales ». Les débats se tiendront durant trois jours devant le tribunal correctionnel de Charleroi.
Contacté par nos soins, Didier Michel réfute formellement les accusations portées à son encontre et dénonce une violation du secret de l'instruction par le groupe Sudinfo. Il nous précise que la société en Slovaquie a été créée et suivie en s'entourant des meilleurs conseils juridiques et que les nombreux contrôles subis n'ont jamais rien relevé d'illégal. Il n'entrera pas dans les détails pour le moment préférant accorder sa priorité, et celle de ses conseils, à sa défense en justice les 20-21 et 22 novembre.
R. Schrevens et Michel Bellefontaine