Hasard du calendrier, le TEC vient de lancer une campagne contre les agressions envers son personnel. Lundi à La Louvière, un chauffeur s’est fait agresser. Le lendemain, des chauffeurs ont refusé de prendre le volant.
Pour illustrer ce problème, une de nos équipes a rencontré un conducteur qui lui a expliqué ce qu’il devait parfois face à des clients peu respectueux.
Un peu d’humour et de légèreté pour un sujet qui n’amuse pourtant personne : les agressions envers le personnel du TEC. Les conducteurs et conductrices n’attendent pas des pas des danse mais du respect.
Du respect, c’est qui manque de plus en plus, déplore Alain, 59 ans dont 27 derrière le volant. Après avoir rempli sa feuille de service, consulté les valves avec les infos sur les travaux ou les déviations, il se rend à son bus. Petit tour d’inspection avant de prendre la direction de Bois-du-Luc et de La Louvière-Sud
S’il se réjouit de n’avoir connu qu’une agression physique il y a longtemps et de conduire sur ce qu’il appelle de « bonnes lignes », il ne nie pas la nécessité de la campagne lancée par le TEC.
« Nous sommes agressés verbalement et par gestes aussi. Donc oui, il faut sensibiliser les gens. Et oui, c'est très bien. »
Le Tec ne fournit pas de statistiques précises par zone et par types d’agressions. Mais pour l’ensemble du réseau wallon, elle a en dénombré 130 depuis le début de l’année.
« On dépend toujours de l'humeur du client qui monte. Donc s'il est mal tourné, il va nous parler différemment. Il va être agressif. Donc il faut gérer tout ça. Ce n'est pas évident. Parfois un retard peut causer des problèmes dans les relations. Oui, un retard ou un bus qui n'est pas passé s’il faisait une correspondance avec moi. »
Les conducteurs et conductrices sont aussi confrontés à l’agressivité de plus en plus courante des automobilistes calés derrière un bus ou lorsqu’il quitte son arrêt. Fort son expérience, Alain sait qu’il est inutile qu’il monte lui aussi dans les tours
« Je me demande un peu au fond le mental des gens parce que bon, franchement, je ne vois pas le rapport de faire un geste au chauffeur. Parce que bon, moi de toute façon, je reste au volant et ça ne change pas ma façon. Et je ne deviens pas méchant pour ça. Que du contraire. Je préfère rester calme et je ne le fais pas de geste. »
Du côté du TEC, on rappelle qu’un agent agressé cela veut dire un remplaçant à trouver ou une ligne supprimée. Alors autant essayer le respect et la convivialité.
« Est-ce que vous avez déjà eu, comme on le voit dans la campagne, quelqu'un qui venait danser avec vous ?
- Non, ça n'est pas encore arrivé. Mais me donner un bisou sur la joue, oui, C'est ce que tout le monde devrait faire », s’amuse notre chauffeur.