Le chien impliqué dans mort d’une petite fille en 2021 à Strépy-Bracuqegnies a été euthanasié ce jeudi soir à la SPA de La Louvière dans un climat de fortes tensions. Plus d’une centaine de personnes s’étaient rassemblées pour s’opposer à la décision de la propriétaire de l’American staff.
Le drame initial s’est produit en juillet 2021 lorsque la petite Talya, 8ans, a été laissée seule quelques instants par sa maman avec 4 chiens dont deux American staff. A son retour, c’est l’horreur. L’enfant est retrouvé sans vie, couverte de sang et de morsures.
Lors de l’intervention de police, le femelle adulte est abattue. Le deuxième chien, 8 mois au moment des faits, s’est enfui et ne sera retrouvé que le lendemain et ensuite placé à la SPA de La Louvière.
Le chien rendu à sa propriétaire
En juin dernier, la Cour d’appel du Hainaut a condamné la mère de l’enfant à 12 mois de prison avec sursis pour homicide involontaire par défaut de prévoyance. La Cour a également jugé la saisie de l’animal comme illégale, ouvrant ainsi la possibilité à sa propriétaire de le récupérer. Cette dernière ayant indiqué sa volonté de faire euthanasier l’animal, contre la volonté de la SPA.
Le bourgmestre de La Louvière a alors pris un arrêté afin de permettre à la propriétaire de reprendre possession d’Iron afin de l’euthanasier.
« Pour ma cliente, il n’est plus question de prendre le moindre risque avec ce chien. Faute d’empreintes de dents ou génétiques, on ne peut pas exclure qu’Iron ait participé aux morsures, expliquait Me David Gelay, l’avocat de la maman dans Le Soir. La mère de Talya a directement indiqué aux policiers qu’elle avait vu les deux chiens ensanglantés au-dessus de sa fille et un cheveu appartenant à Talya a été retrouvé dans sa gueule. Ma cliente pourrait très bien faire un abandon volontaire et laisser la responsabilité du chien à la SPA mais pour elle, c’est un devoir moral que de ne pas laisser la moindre chance qu’un tel drame puisse se reproduire ! »
En juin, la SPA de La Louvière s’est opposée à cette décision arguant que selon les analyses de plusieurs vétérinaires, le chien ne présentait pas de risque particulier et que depuis son arrivée au refuge en juillet 2021, son comportement ne démontrait aucun signe d’agressivité.
Risque de débordements
Sans autre possibilité de recours, la SPA de La Louvière a donc été contrainte d’exécuter la décision. Initialement prévue ce 1er septembre, l’euthanasie a donc été avancée à ce jeudi soir par crainte de débordements. Des appels à se rassembler devant la SPA ayant été lancés en masse sur les réseaux sociaux.
Malgré ce changement de date, plus de 100 personnes se sont réunies devant la SPA dans un climat de fortes tensions. Un important dispositif policier a dû être déployé par la zone de police de La Louvière, renforcée par des effectifs des zones voisines et même de Mons et Charleroi. La police a dû procéder à deux arrestation et un policier a été légèrement blessé.
Contactée ce vendredi, l’équipe de la SPA se dit profondément choquée par la situation vécue ce jeudi soir. « Les équipes de la SPA ont vécu une soirée très difficile émotionnellement. Aujourd'hui, tout le monde est sous le choc, profondément triste nous a ainsi indiqué Gaëtan Sgualdino, le président de la SPA de La Louvière. Nous avons actionné différents leviers jusqu'au bout pour tenter d'annuler les arrêtés d'euthanasie pris par le bourgmestre. En vain ».
La SPA réaffirme son combat pour une modification des règles et dispositions légales concernant les animaux. « Les professionnels de la santé animale ne sont pas suffisamment écoutés par la justice qui se contente d'appliquer un code pénal qui ne correspond plus à la réalité d'aujourd'hui dans ce domaine » précise encore le président de la SPA de La Louvière.
Peu avant 22h, la police a indiqué aux manifestants que l’euthanasie avait été pratiquée, invitant ensuite les personnes à se disperser dans le calme.
M. Pintus – A. Laurent