Les quatre crèches communales louviéroises étaient en grève aujourd’hui. A l’initiative de la CGSP, une délégation de travailleuses a rencontré le bourgmestre pour lui faire part de leurs revendications. Au terme de la réunion, aucune avancée n’a été relevée par les grévistes. Les crèches resteront fermées jusqu’à la fin de la semaine.
Faire du bruit pour être écoutées, c'était la volonté des puéricultrices des crèches communales en grève, ce matin, dans les rues de La Louvière. Les manifestantes disent être à bout et réclament des bras supplémentaires pour les soutenir dans leur travail quotidien qui s'éloigne de plus en plus de leur mission première.
" C'est très compliqué car on est un peu multifonctions, C'est ça qui est très compliqué. On a besoin d'être là pour les enfants, mais en même temps, on doit répondre au téléphone. On doit, on doit faire plein de choses différentes. Mais on est puéricultrice essentiellement. On est là pour les enfants. On est là pour encadrer les enfants. On ne peut pas être multifonctions, c'est pas possible et on n'a pas assez de personnel ", témoigne Cécilia Dupont, puéricultrice.
Selon la CGSP aucune solution pérenne n'a été trouvée depuis le mouvement de grogne qui avait déjà touché les crèches communales de La Louvière en mars dernier.
" On avait proposé des modifications d'organisation. On n'a pas été entendus. Six mois plus tard, on n'a même pas de pistes. On veut récupérer du temps de travail pour pouvoir le mettre à des moments où elles ont absolument besoin de bras. Et parallèlement, on souhaite la création d'une équipe volante pour venir, non pas déforcer une crèche en en renforçant une autre, mais qu'il y ait une équipe qui soit spécialement dédicacée ", explique Calogero Morina, secrétaire régional CGSP Admi Centre.
À la demande des puéricultrices et de leurs représentants, le bourgmestre de La Louvière a reçu les manifestants et écouté leurs revendications. Jacques Gobert a d'emblée rejeté l'idée de fermeture des crèches à 18 h plutôt que 18 h 30 pour assumer, dit il, son rôle de service public. Il estime également que les autorités communales ne sont pas restés inactives ces six derniers mois et pointe l'absentéisme du personnel.
" Toute une série de décisions et d'actions concrètes ont déjà été mis en œuvre pour renforcer les équipes et améliorer l'encadrement ", précise le bourgmestre. Nous sommes arrivés aujourd'hui avec, malheureusement, un constat. Le taux d'absentéisme, qui est de l'ordre de 20 %, fait en sorte que malgré les engagements que l'on fait, on n'arrive jamais à suivre. Donc il faut qu'on travaille à cette problématique, ce que nous faisons. Les organisations syndicales sont pressées. Elles veulent visiblement que nous allions beaucoup plus vite. Nous demandons un peu de temps pour continuer à travailler sur les problèmes de fond, sachant qu'il y en a aussi d'ordre relationnel. Tout ça se traite, bien sûr, dans la durée et pas dans la précipitation. On verra si ils se contentent de cette proposition."
Des propositions bien insuffisantes aux yeux des puéricultrices et de la CGSP.
" À part des propositions de commissions techniques, de prochaines réunions, de calculs de réajustement avec aucune proposition concrète n'est à relever ", estime Calogero Morina. Clairement, il manque des bras. L'absentéisme ne peut pas être la cause et l'unique cause. Les absents ne doivent pas être stigmatisés comme étant ceux qui sont à l'origine de ce problème là. Nous demandons des bras supplémentaires pour permettre un accueil de qualité. Et nous sortons frustrés parce que cette piste n'est même pas envisagée à l'heure actuelle."
Une nouvelle assemblée générale s'est tenue cet après-midi. Il y a été décidé de poursuivre la grève jusque vendredi inclus. Sans accord pour des bras supplémentaires, de nouvelles actions pourront être menées la semaine prochaine.
N. Elet