Jusqu'au 18 décembre, consacrée journée internationale des migrants, de nombreuses activités sont proposées à La Louvière parmi lesquelles une exposition intitulée 'Journalistes en exil'. Elle est installée au vernissage au théâtre de La Louvière.
Ils ou elles sont journalistes et du fait de leur profession, ils ou elles ont été menacés, parfois torturés et finalement contraint à l'exil pour sauver leur vie. Des parcours interpellant qui font l'objet d'une exposition installée au Théâtre de La Louvière. Quelques notes retraçant le périple de ces hommes et ces femmes auxquelles viennent s'ajouter une série de portraits devant l'objectif des journalistes exilés derrière un photographe louviérois.
" Il fallait trouver un endroit adapté à la personne en très peu de temps, une ambiance particulière à chacun. Un défi assez sympathique" explique Frédéric Moreau de Ballaing, le photographe.
De la lumière, des couleurs, quelques sourires et surtout des regards qui parlent. Chaque portrait suscite la curiosité. Quel a été le parcours de cet individu ? La réponse sera tantôt étonnante, tantôt choquante et toujours touchante.
"C'était particulièrement intéressant. En rencontrant les journalistes, j'ai compris certains étaient des stars chez eux, s'imaginer qu'ils ont dû fuir leur pays, c'est quand même assez fou" ajoute le photographe.
Edouard fait partie de ces modèles. Voici quelques années, il a pu compter sur l'asbl EN GAJE qui vient spécifiquement en aide aux journalistes exilés et qui est à l'origine de cette exposition.
"J'étais dans le centre du Congo, au Kasaï, où j'ai connu des problèmes avec les acteurs politiques par rapport à mes prises de position. Et quand j'ai connu des problèmes, j'ai dû trouver refuge dans les installations des Nations-Unies. J'ai vécu en clandestinité, enfermé dans une maison pendant huit mois" raconte Edouard Diyi Tshitenge, journaliste exilé.
Alors que les démarches s'accumulent pour pouvoir trouver un endroit sûr, le journaliste est invité en Belgique pour une conférence. Une porte de sortie providentielle. Aujourd'hui légalement reconnu réfugié, il est un membre actif de l'asbl En GAJE, portant sur la situation de l'Europe un œil attentif.
"La liberté d'expression, je ne la vois pas vraiment être menacée en Europe. Nous avons peur que les positions extrêmes puissent prendre position. C'est ça la crainte" analyse le journaliste exilé.
L'exposition 'Journalistes en exil' est accessible jusqu'au 15 décembre au Théâtre de La Louvière. L'occasion d'ouvrir les yeux sur des réalités parfois très dures qui nous rappellent combien la liberté d'expression est précieuse.