Près de 300 personnes ont rejoint la marche blanche organisée à Strépy-Bracquegnies ce samedi par l’association de victimes du drame du 20 mars 2022. Une marche de contestation un mois après le placement sous bracelet électronique de l'auteur de l’accident. Plusieurs lâchers de ballons étaient prévus sur le parcours pour rendre hommage aux victimes.
Des ballons blancs et un message clair. Proches des victimes ou simples citoyens, ils sont des dizaines rassemblés pour témoigner leur mécontentement, un mois après le placement sous bracelet électronique de l’auteur du drame de Strépy-Bracquegnies.
« Même si aujourd'hui, aux yeux de la loi, on parle d'une incarcération, pour nous, on parle d'un confinement de luxe dans une prison dorée.», Nicolas D’Andrea, frère d’une victime. « En tant que victimes aujourd'hui, on est spectateur et on n'a finalement le droit de ne rien dire. On a conscience que la marche ne va pas faire changer le système judiciaire aujourd'hui, mais en tout cas de montrer qu'on n'est pas d'accord. »
Sous un soleil écrasant, la marche blanche s’élance dans le silence. Un silence qui laissera place aux applaudissements rue de Nivelles et rue des Canadiens pour rendre hommage aux victimes disparues.
« On a forcément à cœur les six personnes qui sont décédées. Mais il y a des personnes aujourd'hui qui ont vu radicalement leur vie changer, qui mentalement, sont complètement anéantis. L'objectif, c'est vraiment de penser à toutes ces personnes qui ont été touchées de près ou de loin. »
Les participants se recueilleront une dernière fois devant la stèle qui commémore le drame. Les marques de soutien aux victimes et à leurs familles sont partout.
« Je me doutais que beaucoup de gens seraient présents. Ils étaient tous bien appréciés ici. », nous confie une participante. « Et surtout ne pas oublier que dans des moments pareils, on doit être là pour montrer qu’on reste solidaires avec les proches. On n'est pas tous les jours avec eux mais on pense souvent à eux. », poursuit un autre.
« Voir tout ce monde présent et toutes ces marques de soutien, effectivement, ça redonne de la force parce qu'on sait que le combat continue et que ce sera encore très long. C'est ce genre de moments qui nous redonne un peu d'oxygène et nous permet de tenir bon. », nous confie Nicolas D’Andrea.
Le lâcher d’une centaine de ballons blancs marque la fin de cette marche de contestation. Le premier d’une série d’autres rassemblements dans les prochaines semaines.
M. Pintus