En matière environnementale, le monde de l'Industrie a un rôle important à jouer. Soumises à des réglementations européennes, les entreprises doivent tendre vers la neutralité carbone. Exemple à Feluy où se sont rendus Audrey Decroës et Thomas Jadin.
Le site industriel où INEOS a installé son activité existe depuis 1966 dans le zoning de Feluy. Depuis son arrivée, l'entreprise vise un développement réfléchi répondant aux besoins de sa production.
" Nous sommes 185 personnes sur ce site de production où l'on fabrique des huiles lubrifiantes synthétiques. Elles sont utilisées dans la production de fibres textiles, les cosmétiques, etc." présente Didier Sterna le directeur du site Ineos Feluy.
Produits également présents dans les moteurs de voitures, améliorant leurs performances tout en réduisant la fréquence des vidanges. Une industrie qui, bien évidemment, a un impact sur l'environnement en termes de rejets de CO2.
"Dans ce sens là, nous voulons avoir une production neutre en carbone. Et pour cela on veut avoir 100 % de notre électricité verte. On veut s'engager d'ici à 2030 à utiliser du biogaz et éventuellement de l'hydrogène pour remplacer le gaz que l'on utilise dans nos fours" ajoute le directeur du site.
Les délais sont annoncés. La neutralité carbone du site pour 2050 et avant cela une réduction de 33 % des gaz à effet de serre pour 2030. Premier angle d'attaque : l'électricité. Ineos Feluy a ainsi installé un premier champ de panneaux photovoltaïques.
"Sur une superficie de deux hectares et a une capacité de production de 3,8 mégawatts" ajoute Didier Sterna.
5400 panneaux qui seront complétés d'ici 2026 par 24 500 autres. Un deuxième champ, quatre fois plus grand que le premier, est d'ores et déjà prévu dans le nord du site. Et du solaire à l'éolien, il n'y a qu'un pas !
"On étudie la possibilité d'installer une éolienne et pour le gaz, celle d'utiliser du biométhane qui pourrait être produit localement par une entreprise".
Ajoutez à cela des certificats verts pour de l'électricité produite en mer du Nord et l'objectif de neutralité se rapproche des démarches et des investissements totalement engagés par l'entreprise actuelle.
"C'est une initiative 100 % privée. On a forcément besoin des communes de la Région wallonne, de l'Etat et éventuellement de l'Europe pour nous aider à accélérer les parties administratives et aussi pour nous aider à maintenir notre compétitivité à terme. On pense que ce sera distinctif et que ce sera un atout pour nos clients européens d'avoir des produits sans émissions de CO2" conclut Didier Sterna.
Entre la responsabilité environnementale, l'argument commercial et les impositions européennes. Le défi est de taille pour lui, mais il s'impose tout simplement.