Nous célébrons ce 26 avril les 100 ans de l'artiste Pol Bury. Connu pour ses fontaines en mouvement dont certaines sont visibles à La Louvière, Pol Bury est considéré comme un précurseur dans l'art de la lenteur. Si c'est à New-York et Paris qu'i l a fait carrière, c'est bien à Haine-Saint-Pierre qu'il est né. Et c’est à La Louvière qu'il a connu l'école buissonnière du surréalisme.
C'est un des pionniers de ce qu'on appelle l'art cinétique, un artiste majeur dans l'histoire de l'art contemporain qui fera de la lenteur une quête permanente.
"La lenteur permet de créer un suspense visuel et de concentrer l'attention sur ce futur" - Pol Bury, 1986
C'était aussi un "touche à tout" : poète, créateur de bijoux, réalisateur et critique d'art. Ses fontaines ont fait la renommée du Palais Royal de Paris et du musée Guggenheim de New-York... Pol Bury aurait eu 100 ans cette année. Né à Haine-Saint-Pierre un 26 avril, en 1922 exactement. Très jeune, à l'âge de 16 ans, Pol Bury se tourne vers les arts plastiques et entame des études à l'Académie des Beaux-Arts de Mons. C'est à cette époque qu'il fait une rencontre déterminante, celle d'Achille Chavée. Le poète louviérois lui ouvre les portes du surréalisme... De rencontres artistiques en rencontres humaines, les projets prennent vie, l'aventure du Daily Bul et des années expérimentales ont commencé.
"J'avais commencé à faire un peu de peinture comme tout le monde en faisant des natures mortes et des paysages. Et puis un jour, j'ai rencontré Achille Chavez. J'avais à ce moment-là 16 ans, c'était en 38 et il m'a fait découvrir le surréalisme et aussi par conséquence, la peinture surréaliste. Mais en fait, la littérature et la peinture ne faisaient qu'un" - Pol Bury, 1986
Au milieu des années 50, Pol Bury entame sa recherche sur le mouvement, influencé par l'œuvre de Calder. Ses premiers plans mobiles mus par des moteurs électriques donnent le ton. Cette quête de la lenteur marquera ses plus grandes œuvres tout au long de sa carrière. Les années 60 sont celles des premiers succès de Bury à l'étranger: des rétrospectives ont lieu aux Etats Unis et en Europe. La Belgique devient trop étriquée pour ses idées. Il s'installe alors à Paris et y déploie ses ailes. Sur La Louvière, il portera toujours un regard tendre et cynique à la fois et gardera de sa ville natale le goût des amitiés profondes avec Chavée ou Balthazar.
"J'ai dit une fois dans une interview à la télévision que La Louvière était la plus laide ville du monde avec Pittsburgh. Une architecture bizarre quand faite de morceaux comme ça, c'est un peu comme des collages. J'ai toujours une espèce d'attendrissement chaque fois que je reviens ici" - Pol Bury, 2002
Aujourd'hui, les fontaines de Pol Bury n'ont rien perdu de leur éclat, elles reflètent juste une autre époque, un autre monde. Elles continuent d'écouler notre temps avec lenteur.
Th. Catteau