A Binche, le décompte est lancé avant le prochain Carnaval, les 11, 12 et 13 février. A l'abri des regards, les cagnottes mettent la touche finale à leur costume du Dimanche Gras tandis que, dans leur atelier, les louageurs travaillent. Et les chapeaux de Gille, une nouvelle fois très demandés cette année, prennent forme. Visite chez l'un de ces artisans, à l'occasion du montage de son premier chapeau de la saison 2024.
A deux mois du Carnaval, la cadence de travail augmente dans l'atelier des différents louageurs binchois. C'est le cas, ici, chez Karl et Quentin Kersten. Les rubans, costumes, apertintailles sont en confection. Et pendant que le papa, Karl, reçoit les clients pour la prise de mesures, le fils, Quentin, s'affaire autour du montage du premier chapeau de l'année. Le premier d'une série de 120 chapeaux.
" Tous les jours, on ne va faire que ça ", explique Quentin Kersten. " Il faut environ une bonne heure pour monter un chapeau. Donc on en fait cinq ou six par jour."
Le montage du chapeau constitue la dernière étape d'un processus, entamé à la fin du printemps dernier. De la sélection de plumes de qualité, venues d'Afrique du Sud, à leur place sur la buse, rien n'est laissé au hasard, sous l’œil expert du louageur.
" On reçoit les plumes brutes d'Afrique et il faut les dégrossir, les nettoyer, les blanchir puis les teindre pour ceux qui souhaitent les couleurs. En général, un chapeau, c'est douze plumes pour un adulte. Il y a deux ou trois chapeaux à quatorze plumes. Et les enfants, ça varie suivant les âges ", poursuit Quentin kersten.
Le port du chapeau n'est pas obligatoire, dans la plupart des sociétés de Gilles, mais il reste un attribut très demandé. Depuis 2023, il semble même plus que jamais apprécié.
" Depuis l'année passée, on voit qu'il y a une recrudescence des chapeaux. L'année passée, on s'est dit que c'était avec la reprise après le Covid. Mais cette année-ci, pour Binche, c'est déjà quasiment complet depuis la St-Nicolas." conclut le louageur.
Chez les louageurs, la saison 2024, s'annonce sous les meilleurs auspices. Le travail ne manquera pas.Jusqu'à quelques heures du Carnaval propices aux derniers ajustements des plumes avant le jour J. Le Mardi-Gras.
N. Elet