Ce week-end, le pape François a tenu des propos qui ont choqué la grande majorité de la population, qualifiant les médecins qui pratiquent l'IVG - l'interruption volontaire de grossesse - de "tueurs à gage". Au Centre du Planning Familial Soralia à La Louvière, on se désole que de tels propos soient toujours tenus à l'heure actuelle.
Dans ce planning familial où on a l'habitude d'accueillir et de soutenir les femmes souhaitant pratiquer une IVG, les derniers propos tenus par le pape François sont perçus comme irrespectueux pour le personnel du lieu.
"C'est absolument méprisant cette façon d'aborder la clinique de l'avortement. Méprisant pour l'équipe qui se mobilise chaque jour."
Au-delà du mépris pour le personnel médical, il y a aussi, et surtout, l'impact qu'un tel discours peut avoir sur les femmes franchissant la porte du planning.
"Certaines sont prises dans des représentations et des croyances. Elles ont besoin d'un lieu pour être entendues et pour pouvoir s'exprimer. Au-delà du jugement, c'est un propos qui réduit les espaces de parole."
Face à toutes les polémiques qui entourent ces propos, le planning souhaite revenir à l'essentiel : le droit de la femme à disposer de son propre corps.
"La question n'est pas d'être pour ou contre l'avortement, mais d'être pour la possibilité de choisir. En Belgique, il y a une loi qui autorise l'avortement."
Un droit qui n'a pas toujours été acquis. Dans les années 70, la région a connu de nombreuses mobilisations suite à l'incarcération du docteur Willy Peers, arrêté pour avoir pratiqué illégalement des avortements afin de préserver la santé des femmes. 50 ans plus tard, le combat continue.
"Je pense que toute personne, qui croit fondamentalement à la liberté des personnes à choisir pour elles-mêmes, doit porter ce combat."
Un combat loin d'être terminé et qui rappelle à quel point l'équilibre qui entoure les droits des femmes reste encore à l'heure actuelle très fragile.