Les élèves de l'athénée provincial de La Louvière ont vécu un moment important durant la matinée : une rencontre avec Régina Sluszny, enfant cachée durant la Seconde Guerre mondiale. L'occasion pour eux d'écouter son témoignage, de s'investir encore un peu plus dans le devoir de mémoire.
Âgée aujourd'hui de 84 ans, Régina Sluszny est une survivante de la Seconde Guerre mondiale. Petite fille juive de naissance, sa vie bascule en 1942 : dénoncée par un homme dont elle préfère taire l'identité, sa famille tente de fuir le café où elle était cachée. Trop jeune pour fuir, sa famille la confie alors à un couple de résistants.
Je n'avais que deux ans et demi, m'emmener aurait été terriblement difficile... Confesse Régina Sluszny. Je suis restée trois ans chez un couple merveilleux, je n'ai toujours pas trouvé le mot pour les décrire. Ils m'ont redonné la vie en me prenant chez eux. Si je m'étais fait prendre, j'aurais été envoyée à Auschwitz et j'ai hérité d'eux après leur mort. Ces personnes étaient extraordinaires !
La lutte contre l'extrémisme, un combat toujours d'actualité
En 2020, Régina Sluszny se confie à l'écrivain Paul De Keulenaer qui publiera son histoire et celle de son mari, les oubliés de la guerre. Un livre qui retrace ce dur passage de sa vie, mais à l'approche des élections et au vu des tendances au nord du pays, Régina le sent, elle doit transmettre son histoire aux nouvelles générations.
Ça fait réfléchir, c'est clair. Moi qui ne suis pas encore politisé, écouter ce témoignage m'a fait prendre conscience de plein de choses pour ne pas reproduire les erreurs du passé. Nous dit Théo, un élève de l'athénée provincial de La Louvière.
Il ne suffit que d'une personne pour remettre le feu... Regardez Hitler ou Poutine, il ne faut pas que ça recommence. Une personne qui meurt, c'est une personne de trop ! Nous dit Régina Sluszny.
"Il faut écouter les jeunes, ils ont des choses à dire !"
Mais l'aspect politique n'est pas le seul enjeu de ce témoignage, le devoir de mémoire l'est tout autant. Ce matin, certains élèves ont découvert l'histoire de Régina Sluszny pour la première fois, alors que d'autres, déjà investis dans les projets de l'Athénée provincial, n'ont fait que poursuivre leurs recherches sur les atrocités de la Seconde Guerre mondiale.
Revoir les photos, ça m'a fait quelque chose, surtout les photos du train et des rails, puisque je suis déjà allée voir Auschwitz-Birkenau. Nous dit Selena, une autre élève de l'école, très émue par le témoignage.
On a fait des voyages de mémoire, un groupe est allé à Auschwitz. C'est vraiment essentiel de leur faire rencontrer Régina, pour leur permettre de comprendre le monde dans lequel ils vivent. Conclut Maurice Medici, professeur à l'athénée provincial de La Louvière.
Au total, ce témoignage aura duré 1 h 30, 90 minutes de partage et d'émotion avant que les élèves de l'école ne puissent à leur tour poser leurs questions et remercier leur hôte du jour.