Le secteur non-marchand sera dans la rue ce jeudi. Une manifestation est organisée à Bruxelles. Hôpitaux, crèches, soins de santé, culture, éducation permanente, aide à la jeunesse, le non-marchand emploie 220.000 personnes en Wallonie. Parmi eux, les travailleurs des Entreprises de travail adapté.
L’ETA ou entreprise de travail adapté Deneyer emploie 170 personnes dont 9 sur 10 en situation de handicap. Jardinage, assemblage de lunettes ou de moteurs électriques, l’emballage sont quelques-unes des activités de l’entreprise de Strépy. Son patron est aussi le président des ETA wallonnes et de la fédération des employeurs du non-marchand francophone. Et une fois n’est pas coutume les patrons soutiennent l’appel des syndicats.
Soutiennent....le mot est peut-être un peu fort, nuance Stéphane Emmanuelidis, le directeur de l'ETA Deneyer. Mais en tout cas, ce qui est certain, c'est qu'on ne considère pas que c'est un mouvement qui est adressé à l'encontre des employeurs. C'est bien un mouvement qui fait que les travailleurs du secteur se mobilisent pour la sauvegarde de leur secteur. Et nous, employeurs, on se mobilise également pour la sauvegarde de notre secteur.
Plus de moyens, de meilleures conditions de travail, un financement pérenne, des mesures contre la pénurie du personnel font partie des revendications de ce secteur qui répond à des besoins essentiels de la société.
Avec l'idée que le secteur non marchand est un secteur coûteux par rapport à d'autres secteurs qui ne le seraient pas, eh bien il y a un risque qu'on ne puisse plus réinvestir dans le secteur non marchand.
Or, le problème, c'est que les besoins ne sont pas stationnaires. Ils évoluent. On a besoin de plus de gens pour encadrer dans les hôpitaux, dans les maisons de repos, dans les crèches. Et aussi on a besoin de plus de moyens dans nos entreprises de travail adapté pour pouvoir continuer à créer et à maintenir de l'emploi durable pour des personnes en situation de handicap.
En ce qui concerne les entreprises de travail adapté, les syndicats réclament un meilleur financement pour des fins de carrières dignes et un meilleur encadrement. Des revendications plutôt convergentes avec les directions.
Alors bien sûr, on a, comme dans tous les secteurs, parfois des moments de divergence. Mais ici en l'occurrence, c'est sûr qu'avec les organisations syndicales, on partage le souhait de favoriser nos secteurs d'activités. Du côté des partenaires sociaux, on veille à ce qu'à chaque fois que c'est possible, on augmente le pouvoir d'achat des travailleurs en situation de handicap, qu'on augmente le volume d'emplois dans nos entreprises.
Dans les rues de Bruxelles ce jeudi, la mobilisation s’annonce forte, le front commun attend plusieurs dizaines de milliers de marcheurs du non-marchand.