L’aménagement de la fin de carrière des aînés est un sujet qui préoccupe de plus en plus les autorités. Diverses mesures existent. Parmi celles-ci : la réduction du temps de travail sans perte de salaire. C’est le cas à Auto 5 où les plus de 55 ans peuvent à présent passer de 36 à 32 heures/semaine.
Ce mardi, le président du parti socialiste, Paul Magnette était en visite sur le site de Soignies.
Démonter, porter, remonter dans le bruit et le froid ou la chaleur, le métier de technicien dans le secteur automobile présente une certaine pénibilité. Les aînés, dans les boutiques ou les ateliers d’Auto 5, peuvent depuis le premier octobre bénéficier d’une réduction du temps de travail, comme Sergio DiGiovani.
« En fait, on passe de 36 h/semaine à 32h, sur quatre jours tout en gardant le même salaire, ce qui permet d'avoir trois jours de congés sur sept, ce qui n'est pas négligeable une fois qu'on a atteint un certain âge. C'est très bien. »
Deux conditions : avoir 55 ans et 20 ans de maison. La mesure a été instaurée après négociation entre les syndicats et la direction qui a été convaincue qu’il fallait aménager la fin de carrières de ses employés plus âgés.
« Aujourd'hui, le problème, c'est que le travail devient de plus en plus lourd, déplore Gaël Ruzziconi, délégué CSC. Et donc, si on ne trouve pas une solution pour ces travailleurs, ils vont tomber malade. Donc il faut aménager, il faut soulager le travail de ces personnes qui sont aujourd'hui en souffrance. »
L’aménagement des fins de carrière est un sujet de plus en plus souvent évoqué. Il s’agit de préserver la santé des travailleurs, de garder un savoir-faire et d’éviter qu’ils ne deviennent trop vite une charge pour la société. D’où la nécessité de soutenir certaines de ces mesures, juge Paul Magnette, le président du PS.
« Il y a certaines aides quand on passe de 38 h à 36 h. Les entreprises qui passent à 36 h ont droit à une réduction de cotisations sociales. Il y a aussi des aides quand on passe de 36 h sur cinq jours à 36 h, organisées sur quatre jours. Quatre journées de 9 h qui permettent d'avoir un week end de trois jours. Et pour le reste, c'est une contribution volontaire de l'entreprise. C'est aussi important. Les entreprises ont des marges et donc c'est une manière de restituer une part de la marge au travailleur, soit sous la forme de salaire ou sous la forme d'avantages comme des chèques repas, mais aussi sous la forme de temps de repos supplémentaire. »
Même si on peut parler de win-win et de récompenser la fidélité à l’entreprise, la réduction du temps de travail sans perte de salaire a forcément un coût que chiffre Pierre-Jean Degueldre, HR Director d’Auto 5.
« Ça reste comme un investissement pour l'entreprise dans des périodes qui ne sont pas hyper faciles ni pour les entreprises et ni pour les travailleurs. Il y a des subsides qu'on va chercher pour les trois premières années de la réduction du temps de travail. Donc ça veut dire que typiquement, la première année, c'est plutôt neutre en terme de coût pour l'entreprise. Sur les années 2 et 3, l'investissement est plutôt modéré. A partir de la quatrième année, c'est à dire dès que les subsides s'éteignent, ça reste un vrai coût pour l'entreprise. Cette mesure nous coûte à peu près 100 000 € par an. »
Auto 5 emploie 550 collaborateurs en Belgique. Dix-huit peuvent bénéficier de la réduction du temps de travail, ce qui limite fortement l’impact sur l’organisation du travail au sein des 36 sites belges de la société.